Article de Blog : Analyse du Communiqué de Presse de Transparency International Niger sur l’IPC 2024
Niamey, 11 février 2025
Le dernier rapport sur l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) publié par Transparency International pour l’année 2024 fournit une analyse approfondie de la corruption mondiale, en mettant en lumière les liens entre corruption et crise climatique. Voici les principaux points à retenir du communiqué de presse de Transparency International Niger.
Contexte de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC)
L’IPC est un outil de mesure crucial qui évalue le niveau de corruption perçu dans les secteurs publics de 180 pays et territoires. Sur une échelle de 0 (très corrompu) à 100 (très intègre), cet indice se base sur 13 sources de données indépendantes pour fournir une vue d’ensemble globale de la corruption. En 2024, les résultats montrent un écart significatif entre les pays en fonction de leur régime politique :
- Démocraties complètes : Score moyen de 73.
- Démocraties imparfaites : Score moyen de 47.
- Régimes non démocratiques : Score moyen de 33.
Ces résultats soulignent le rôle essentiel des institutions solides et des processus démocratiques pour lutter efficacement contre la corruption.
Lien entre Corruption et Crise Climatique
Le communiqué de Transparency International met en avant une interconnexion alarmante entre la corruption et la crise climatique. Les détournements de fonds climatiques, souvent destinés à des projets cruciaux de lutte contre le changement climatique, aggravent les crises environnementales, particulièrement en Afrique subsaharienne. La mauvaise gestion et la corruption privent ces régions de ressources nécessaires pour atténuer les effets du réchauffement climatique, exacerbant ainsi les sécheresses, les inondations et la désertification.
Performances Régionales
Les données de l’IPC 2024 révèlent des disparités significatives entre les différentes régions du monde :
- Meilleurs scores mondiaux : Danemark (90), Finlande (88), Singapour (84).
- Afrique subsaharienne :
- Hauts scores : Seychelles (72), Cap-Vert (62), Botswana et Rwanda (57).
- Bas scores : Soudan du Sud (8), Somalie (9), Guinée équatoriale et Érythrée (13).
En Afrique subsaharienne, les défis sont multiples : pressions climatiques, conflits et un manque crucial de financements. Selon les estimations, ces pays auraient besoin de 2,8 milliards de dollars pour faire face aux crises environnementales et à la corruption qui gangrène les processus de développement.
Cas du Niger : Corruption et Vulnérabilité Climatique
Le Niger obtient un score de 34/100 dans l’IPC 2024, se classant au 107ᵉ rang mondial. Le pays est particulièrement vulnérable aux impacts climatiques, avec des sécheresses, des inondations récurrentes et une désertification rapide qui menacent la sécurité alimentaire. La corruption entrave la gestion transparente des investissements verts et des fonds internationaux, rendant les efforts de lutte contre le changement climatique inefficaces.
Initiatives Locales :
- Agence Nationale de la Grande Muraille Verte : Cruciale pour combattre la désertification, cette agence souffre de manque de coordination et de ressources. Un statut d’autorité administrative indépendante est recommandé pour améliorer son efficacité.
- Observatoires Communaux du Climat : Installés à Maradi, Tahoua et Tillabéri, ces observatoires surveillent les projets climatiques et impliquent les citoyens dans la lutte contre la corruption et la gestion des ressources climatiques.
Appels à l’Action
À l’approche du G20 2025, l’ANLC-TI Niger exhorte la communauté internationale à :
- Renforcer les mécanismes anti-corruption dans la gestion des fonds climatiques.
- Soutenir financièrement et techniquement les initiatives locales combinant lutte contre la corruption et adaptation climatique.
- Étendre les Observatoires Communaux sur l’ensemble du territoire pour une surveillance inclusive et transparente.
Conclusion
Le Niger, comme de nombreux pays africains, est confronté à une double crise : climatique et institutionnelle. La corruption érode les efforts pour répondre aux défis environnementaux, rendant plus urgent que jamais le besoin de renforcer la transparence et la gouvernance. Les initiatives locales, telles que les Observatoires Communaux, offrent une lueur d’espoir, mais nécessitent un appui international accru pour atteindre leur plein potentiel.
Ensemble, en renforçant les mécanismes anti-corruption et en soutenant les initiatives locales, nous pouvons espérer un avenir plus transparent et résilient pour le Niger et pour tout le continent africain.



Cellule Communications ANLCTI-NIGER