Niamey 18 janvier 2025, Transparency International Niger a récemment exprimé sa profonde inquiétude et sa ferme condamnation suite à la fermeture de la télévision Canal 3 Niger et au harcèlement du journaliste Seyni Amadou. Dans une déclaration publiée le 18 janvier 2025, TI Niger dénonce la décision du Ministère de la Communication, de la Poste et de l’Économie Numérique de fermer cette chaîne et de suspendre la carte de presse de Seyni Amadou. Ce dernier a également été convoqué par la police judiciaire en raison d’un rapport diffusé par Canal 3 Niger qui classait les membres du gouvernement en fonction de leurs performances en 2024.

Un Acte de Censure Injustifié

Cette décision, en plus de constituer une atteinte grave à la liberté de la presse, est perçue comme une tentative de censure injustifiée. Depuis des années, Canal 3 Niger s’est distinguée par ses analyses critiques et constructives, contribuant ainsi à la transparence et à l’amélioration de la gouvernance au Niger. Le rapport incriminé n’est qu’un exemple parmi d’autres de l’exercice de la liberté d’expression et du droit à l’opinion, des piliers essentiels de toute société démocratique.

Un Environnement Répressif

Le contexte actuel, marqué par une gestion militaire après le renversement du président Bazoum, ne doit pas servir de prétexte pour restreindre les libertés fondamentales. TI Niger rappelle que la recherche effrénée de marchés publics de gré à gré favorise des pratiques corruptives qu’il faut dénoncer avec vigueur. La lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance sont des obligations auxquelles même les régimes d’exception doivent se conformer.

Soutien et Appel à l’Action

Transparency International Niger apporte son soutien indéfectible à Canal 3 Niger, à Seyni Amadou, et à tous les journalistes qui défendent la vérité et la justice. Nous appelons le Ministère de la Communication à revenir sur cette décision et à respecter les principes de transparence, de responsabilité et de redevabilité.

L’Importance de la Liberté d’Expression

La critique constructive et les débats ouverts sont essentiels pour renforcer la qualité de la gouvernance et assurer une meilleure gestion des affaires publiques. La suspension de Canal 3 Niger et le retrait de la carte de presse de Seyni Amadou constituent une violation des droits de la presse et de la liberté d’expression. TI Niger exhorte les autorités à garantir un environnement où les journalistes peuvent exercer leur métier sans crainte de représailles.

Un Rappel des Engagements Internationaux

Le Niger a ratifié le Pacte International relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté d’expression. Transparency International Niger rappelle l’importance de respecter ces engagements et de permettre à tous les citoyens d’exprimer librement leurs opinions.

Transparency International Niger appelle la société civile et les médias à se mobiliser pour protéger l’espace civique et à résister à toutes les tentatives de répression. La dénonciation des pratiques corruptives et la promotion de la bonne gouvernance sont des devoirs citoyens indispensables pour assurer un avenir meilleur à toutes les générations.

Introduction
Moussa Tchangari est une figure emblématique de la défense des droits humains au Niger. Philosophe de formation et secrétaire général de l’association Alternative Espaces Citoyens (AEC), il est reconnu pour son engagement inébranlable en faveur de la justice sociale, de la démocratie et de l’État de droit. Son parcours militant, souvent marqué par des conflits avec les autorités, en fait un symbole de résistance contre l’oppression et la mal gouvernance au Niger.

Début de l’Engagement
Tchangari a débuté son parcours militant à la fin des années 1980 avec la renaissance de l’Union des Scolaires Nigériens, marquant des changements socio-politiques majeurs au sein de l’Université de Niamey. Porte-flambeau des luttes scolaires, il a cofondé l’AEC et la radio Alternative à Niamey, deux institutions dédiées à la promotion des droits humains et de la bonne gouvernance. Il est également membre fondateur de l’Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption et de l’Association Nigérienne pour la Défense des Droits Humains.

Arrestations et Répressions
Au cours de sa carrière, Tchangari a été arrêté à plusieurs reprises. En 2015, il a été accusé d’« apologie du terrorisme » et d’« atteinte à la sûreté de l’État », accusations qui se sont soldées par un non-lieu. Ces accusations ont refait surface en 2024, lorsqu’il a été de nouveau arrêté à son domicile et accusé d’« atteinte à la défense nationale » et d’« intelligence avec des puissances ennemies ». Cette nouvelle arrestation fait suite à une conférence publique qu’il a donnée, critiquant une ordonnance gouvernementale récente.

Déportation à Filingué
Après une audience chez le juge, Tchangari a été déporté à Filingué, une décision qui a suscité une vive indignation parmi les défenseurs des droits humains. Transparency International Niger a fermement condamné cette arrestation extrajudiciaire et arbitraire, la qualifiant d’atteinte grave aux droits humains.

Réactions et Soutiens
L’arrestation de Tchangari a provoqué une onde de choc tant au niveau national qu’international. Des organisations comme Amnesty International, Human Rights Watch, la Fédération internationale des droits humains (FIDH) et l’Organisation mondiale Contre la Torture (OMCT) ont exigé sa libération immédiate et sans condition. Transparency International Niger et le Mouvement Mondial de Transparency International ont également exprimé leur soutien et demandé à la justice nigérienne de garantir l’indépendance judiciaire et de respecter la présomption d’innocence.

Engagements Clés

• Démocratisation du Niger : Acteur clé dans le mouvement pour la démocratisation du Niger dans les années 1990.
• Lutte contre la vie chère : S’est engagé activement contre la vie chère sous le régime de Mamadou Tandja.
• Gouvernance ouverte : Défenseur de la transparence et de la bonne gouvernance, organisant des sessions budgétaires citoyennes.
• Justice sociale : Militant constant pour la justice sociale, plaidant pour les droits des plus démunis.

Impact et Héritage
Malgré les répressions, Moussa Tchangari reste déterminé à poursuivre son combat pour les droits humains. Son courage et sa résilience inspirent de nombreux militants et citoyens au Niger et au-delà. Son travail met en lumière les défis auxquels sont confrontés les défenseurs des droits humains dans des contextes politiques répressifs.

Reconnaissance
Moussa Tchangari mérite la reconnaissance de la nation pour ses actions patriotiques et son combat pour la dignité des citoyens nigériens. Au lieu d’être emprisonné, la nation doit lui être reconnaissante pour ses services rendus.

Conclusion
La vie de Moussa Tchangari est un témoignage puissant de la lutte pour la justice et les droits humains. La communauté internationale doit continuer à soutenir ceux qui, comme Tchangari, risquent leur liberté pour défendre les droits fondamentaux. La place de Moussa Tchangari n’est pas en prison. LIBEREZ-LE !!!