Niger 2024-2025 : Un bilan sombre de la gouvernance sous régime militaire
Introduction
Le 26 juillet 2023, un coup d’État portait au pouvoir le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au Niger. Deux ans plus tard, le constat est accablant : promesses non tenues, libertés bafouées, corruption institutionnalisée et insécurité généralisée. Ce rapport de l’Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption revient sur une gouvernance en plein effondrement et un Etat en voie de disparition.
Une régression démocratique alarmante
Sous prétexte de « refondation », le régime militaire a verrouillé le système politique. Les ordonnances se sont multipliées pour étouffer toute opposition, dissoudre les partis politiques, museler la presse et compromettre la liberté d’expression voire de pensée. Les Assises nationales de février 2025, organisées sans inclusivité et à la hâte, n’ont été qu’une mascarade pour entériner une transition prolongée et illégitime. La démocratie nigérienne, fierté de la Conférence nationale souveraine, n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Économie : opacité et endettement risqué
Malgré d’importantes ressources naturelles (uranium, pétrole, or), l’économie nigérienne étouffe. La dette publique frôle les 50 % du PIB, et les prêts opaques – comme les 400 millions USD de la CNPC – alourdissent la facture. Les exemptions fiscales accordées via l’ordonnance 2024-05 ont ouvert la voie à une corruption à grande échelle. Les sanctions régionales, la rupture avec les partenaires traditionnels et la fermeture de la frontière avec le Bénin ont isolé le pays, asphyxiant les populations déjà vulnérables.
Corruption : l’État capturé
La lutte contre la corruption a reculé comme jamais. Le remplacement de la HALCIA par la COLDEFF a enterré toute volonté politique de transparence et de lutter contre la corruption. Des marchés publics opaques – armement, infrastructures, énergie – sont attribués à des sociétés écrans ou à des proches du régime. L’enrichissement illicite des élites militaires est visible : propriétés, véhicules de luxe et fortunes suspectes contrastent avec la misère grandissante du peuple Nigérien.
Insécurité : une spirale infernale
Le principal argument du putsch – rétablir la sécurité – s’est effondré. Les attaques terroristes se multiplient sur tout le territoire. Les pertes humaines sont lourdes : Civils, miliciens et militaires sont tués au quotidien par des groupes armés non étatiques. Les populations fuient leurs villages, les écoles ferment, les services de base s’effondrent. Pendant ce temps, les hauts gradés privilégient l’accumulation de richesses au détriment des opérations sur le terrain pour sécuriser les populations et leurs biens.
Droits humains : une répression systématique
Journalistes emprisonnés, défenseurs des droits réduits au silence, opposants exilés ou disparus : la machine répressive est bien huilée et en marche. Les lois sur la cybercriminalité servent à criminaliser toute critique. Près d’un million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, livrées à une crise humanitaire sans précédent. Le droit à l’éducation, à la santé et à un niveau de vie suffisant est devenu un luxe.
Conclusion : l’urgence d’un retour à l’ordre constitutionnel
Le régime issu du coup d’État n’a rien résolu. Il a au contraire aggravé toutes les crises – politique, économique, sécuritaire et humanitaire. La communauté internationale ne doit pas rester silencieuse face à cette dérive autocratique. Le retour à l’ordre constitutionnel et un dialogue inclusif s’imposent pour éviter l’effondrement total du Niger.
Télécharger le rapport complet sur : https://transparencyniger.org/wp-content/uploads/2025/09/Rapport-sur-Gouvernance-au-Niger-2024-2025.pdf
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✍️ Par Transparency International Niger





