6 mois de détention pour Moussa Tchangari : TI-Niger alerte sur la répression de la société civile et des médias
Dans un communiqué publié ce 24 juin 2025, Transparency International Niger (TI-Niger) dénonce l’étouffement croissant de l’espace civique au Niger. L’ONG exige la libération des défenseurs des droits humains et journalistes arbitrairement détenus, dont le militant Moussa Tchangari, emprisonné depuis 6 mois à Filingué.
Des arrestations emblématiques qui menacent la démocratie
1. Moussa Tchangari, 6 mois de détention injustifiée
Détenu depuis le 24 décembre 2024 à la prison civile de Filingué sous l’accusation d’ »apologie du terrorisme », le défenseur des droits humains Moussa Tchangari est victime d’une « poursuite visant à le réduire au silence », selon TI-Niger. Son procès, prévu le 4 juillet 2025, sera un test crucial pour l’indépendance de la justice nigérienne.
2. Journalistes en danger : Sahara FM et Moussa Garba Amadou
– Les journalistes de Sahara FM, libérés par le tribunal d’Agadez, ont été arbitrairement transférés à Niamey pour être jugés par un tribunal militaire.
– Le reporter Moussa Garba Amadou (Dounia M.) a été incarcéré à la prison civile de Maradi dans des conditions qualifiées d’ »indignes » par TI-Niger.
3. Un contexte sécuritaire instrumentalisé ?
TI-Niger rappelle sa compassion envers les victimes du terrorisme (militaires et civils), mais souligne :
« La lutte anti-terroriste ne doit pas servir à justifier la restriction des libertés fondamentales. »
Liberté d’expression et lutte anti-corruption : un combat indissociable
L’ONG rappelle avec force le lien vital entre respect des droits humains et intégrité démocratique :
– L’article 19 de la DUDH garantit le droit à l’information, pilier de toute société transparente.
– La criminalisation des médias sape la redevabilité et favorise la corruption :
« Sans presse libre, aucun contrôle citoyen n’est possible. »
Appel à la mobilisation : l’heure est à la solidarité
TI-Niger enjoint :
✅ Aux médias nigériens : à se mobiliser pour protéger la profession et exiger la libération de leurs confrères.
✅ À la justice : à faire preuve d’impartialité lors du procès du 4 juillet.
✅ À la société civile : à rester vigilante face à la réduction de l’espace civique.
« Ces arrestations récurrentes ne sont pas seulement une atteinte aux individus : elles menacent les fondements de notre démocratie. »
Maman Wada, Président de TI-Niger
-Conclusion : L’intégrité en péril
Alors que le Niger traverse une crise sécuritaire, la réponse ne peut être la répression des voix critiques. TI-Niger réaffirme que la transparence, la liberté de la presse et l’indépendance judiciaire sont les seuls remparts durables contre la corruption et l’arbitraire.

